Prière après une Séparation douloureuse

Et voilà Seigneur, je me retrouve tout seul. Le choc fut brutal.

Je m’en remets difficilement.

D’ailleurs, est-ce que je m’en remettrais vraiment ?

Hier encore, nous étions ensemble, juste à cette heure-ci.

Et voilà que ça me remonte d’un coup. Comme un mal physique que j’aurais oublié.

Je suis tout seul, Seigneur, et j’ai très mal.

Le mal se réveille lentement, comme l’on sort d’une anesthésie.

Et je savais qu’il en serait ainsi.

Seigneur, je ne sais pas ce que je te dirai d’autre, sinon que j’ai mal.

Et le plus dur, c’est de continuer à vivre, aujourd’hui, demain.

Sans goût, ni joie.

Et j’ai repris mon chemin, comme si je continuais à être deux.

Je me dis que désormais, rien ne pourra plus m’atteindre ou me faire souffrir.

Mais, Seigneur, il serait bon de réfléchir autrement.

De ne pas tout focaliser sur l’autre.

Mais d’évaluer aussi ma propre responsabilité.

Qu’ai-je dit ? Qu’ai-je fait ? Qu’est-ce qui a fait déborder le vase ?

Pourquoi n’ai-je pas plus tôt compté sur ta présence, en restant seul sur difficile combat ?

Seigneur, c’est plus intelligent de ne pas m’attacher aux choses, aux gens, aux amours.

Ainsi, je n’aurai plus à souffrir, à combattre, à m’expliquer, à me justifier.

Rien ne dure, n’est éternel, même pas l’amour humain, il vaut mieux que je ne donne plus de moi-même.

Mais est-ce bien raisonnable de se fermer aux autres, pour ne plus risquer de souffrir un jour ?

Ce serait la fermeture égoïste du cœur blessé devant les douleurs de l’absence.

Seigneur, la sagesse pure de ton Evangile me revient.

Pardonne-nous nos offenses, comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés.

Pardonnez-vous réciproquement, comme Dieu vous a pardonné.

Seigneur, je ne vais pas inverser les rôles, et jouer au juge rigoureux.

C’est à moi de faire le premier pas.

Par Etienne THOLOZAN